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La fabrique des corps nationaux

Autour de l’institutionnalisation de l’éducation physique en Suisse et en Europe (XIXe-XXIe siècle)

Apolitique sur la scène internationale sportive, le sport devient dans les écoles un puissant outil de formation (et de contrôle) de la jeunesse au service des projets politiques des gouvernements de tous bords.
Obligatoire à l’école depuis la deuxième moitié du XIXe siècle en Europe, l’éducation physique (la « gymnastique » !) scolaire verra ses contenus définis par les États, mais surtout par les enseignants responsables de la branche. « Universitaires » depuis le début du XXe siècle à travers le continent, les formations des futurs maître·se·s d’éducation physique ont beaucoup évolué depuis la fin du XIXe siècle. Ces transformations sont les conséquences de dynamiques internes au champ académique, des dynamiques socio-politico-économiques que traverse l’Occident, mais aussi des transformations de l’espace du sport de haut niveau, où le besoin en savoirs scientifiques explose en marge d’une instrumentalisation politique persistante.
Un tournant majeur est la période qui s’étend entre les années 1990 et 2000, entre la mise en oeuvre de nouvelles institutions para-universitaires de formation pédagogique, l’introduction des réformes dites « de Bologne » et l’amorce d’un développement du champ sportif, appelant de nouvelles compétences de la part de ses acteurs. Entre ces deux dates, les principales universités occidentales vont introduire des nouvelles formations en « sciences du sport », avec pour un abandon progressif d’une spécialisation exclusive en « éducation physique » au profit d’enseignements et de recherches dans les différentes sciences de base, définissant des orientations nouvelles de formation en activités physiques adaptées, en entraînement, ou en management du sport.
Dans le cadre de ce projet collectif, notre ambition est de donner à lire la complexité des processus aboutissant aux formations contemporaines en sciences du sport. S’il ne s’agit pas de créer des liens arbitraires entre les pionniers de la gymnastique du début du XIXe siècle et les formations en management du sport qui font aujourd’hui le succès des instituts à travers l’Europe, force est de constater que l’éducation physique est un objet particulièrement stimulant qui appelle à de nouveaux travaux aux confins de dynamiques transnationales et de processus d’affirmation nationale.

Titre
La fabrique des corps nationaux. Autour de l’institutionnalisation de l’éducation physique en Suisse et en Europe (XIXe-XXIe siècle)
Editeur
Alphil PUS
Auteur
Brühwiler Ingrid
Horlacher Rebekka
Quin Grégory
Westberg Johannes
Collection
Sport et sciences sociales
Numéro
517
Langue
français
Année de parution
2022
ISBN Papier
978-2-88930-486-8
ISBN E-Pub
978-2-88930-488-2
ISBN PDF
978-2-88930-487-5
DOI
10.33055/ALPHIL.03205
Nb de pages
258

Références spécifiques

EAN13
9782889304868
517
258 p.
ISBN 978-2-88930-486-8
Quin Grégory

Grégory Quin, historien, est maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne. Codirecteur de la rédaction de la revue Les Sports Modernes et directeur de la collection « Sport et sciences sociales », il s’attelle en particulier à l’écriture de l’histoire des sports modernes en Suisse (et depuis la Suisse), en multipliant les perspectives (économiques, politiques, sociales, etc.) et en cherchant avec conviction à placer l’histoire dans le débat public.

Brühwiler Ingrid

Ingrid Brühwiler est responsable de l’instruction publique d’Appenzell Rhodes-Extérieures. Précédemment, elle a été chercheuse à l’Université de Lausanne (2013-2016), engagée dans le projet international « Educating the Future Citizens ». Elle a travaillé à l’Université de Zurich (2005-2009) et à l’Université de Berne (2009-2012), mais aussi à la HEP Zurich (2010), à l’Université Hamline de Minneapolis et à l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Elle s’occupe actuellement du développement scolaire des écoles publiques en partenariat avec ses divers acteurs.

Horlacher Rebekka

Rebekka Horlacher est chercheuse senior à l’Université de Zurich et chargée de cours à la Haute école pédagogique de Zurich. Ses recherches portent sur l’histoire de l’école et du curriculum, le siècle des Lumières et l’historiographie. Elle travaille actuellement sur l’histoire des sujets scolaires et sur les perspectives comparatives de la scolarisation en Europe.

Westberg Johannes

Johannes Westberg est professeur de théorie et d’histoire de l’éducation à l’Université de Groningen aux Pays-Bas. Il coordonne le Nordic network on history of education, et il est membre du comité éditorial des revues History of Education et History of Education Quarterly. Il a beaucoup publié sur l’histoire de la scolarisation primaire.