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Engagements

Penser la responsabilité de l’anthropologue avec Ellen Hertz

Qu’est-ce que l’engagement en anthropologie ? Comment s’engage-t-on aujourd’hui ? En s’appuyant sur le parcours de notre collègue et amie Ellen Hertz, cet ouvrage souhaite renouveler la réflexion sur ces questions. Il montre l’intérêt de penser l’engagement de manière élargie, non seulement comme un souci de rendre la recherche pertinente et accessible à un large public, mais aussi comme une responsabilité exercée au quotidien au sein des institutions académiques et au-delà. Si Ellen Hertz s’est engagée par ses choix de recherche centrés sur l’analyse du pouvoir, sa trajectoire est aussi faite d’engagements a priori plus ordinaires – pédagogiques, diplomatiques, relationnels et amicaux, de mentoring et d’encadrement – la plupart du temps absents des débats sur le sujet.
S’inspirant de cette trajectoire, onze contributions nous invitent à explorer et à valoriser la diversité des manières de s’engager, loin d’une science uniquement motivée par la course aux publications. L’engagement s’y dessine comme un art aux facettes multiples, qui se déploie tant à partir de positions prestigieuses d’autorité et d’expertise, que dans des activités académiques et administratives peu visibles, voire ingrates. Un art qui repose sur l’indignation tout comme sur l’humour, la légèreté, le care et l’amitié, mais qui souvent suppose une disponibilité totale dont les coûts et les limites sont également abordés dans l’ouvrage.

Titre
Engagements. Penser la responsabilité de l’anthropologue avec Ellen Hertz
Editeur
Alphil PUS
Auteur
Bozzini David
Fresia Marion
Killias Olivia
Lavanchy Anne
Collection
Ethnographies
Numéro
594
Langue
français
Année de parution
2024
ISBN Papier
978-2-88930-610-7
Format
15.6x22.5x1.4
Nb de pages
180
Collection Ethnographies
594
180 p.
ISBN 978-2-88930-610-7
Bozzini David

David Bozzini est professeur d’anthropologie sociale à l’Université de Fribourg. Il travaille sur des questions liées à la surveillance, l’autoritarisme et la sécurité. Après avoir mené des recherches en Érythrée et sur les mouvements sociaux en exil, il s’intéresse depuis quelques années à l’organisation sociale de la sécurité informatique et au hacking. Il a été doctorant d’Ellen Hertz et s’interroge encore sur les circonstances qui l’ont conduit à laisser sa directrice de thèse  poireauter longuement en pleine nuit à son arrivée en Érythrée.

Fresia Marion

Professeure à l’Institut d’ethnologie, Marion Fresia travaille sur les politiques et pratiques de l’asile, avec des terrains en Afrique de l’Ouest et en Suisse. Elle s’intéresse aussi bien aux vécus des personnes déplacées qu’au fonctionnement quotidien des bureaucraties de l’asile supposées les gérer. Plus récemment, elle a entamé des recherches sur les enjeux de justice sociale que posent les initiatives de « transition » écologique dans le Sud global. Lors d’un séjour à Ithaca, elle a été particulièrement touchée par l’accueil qu’Ellen lui a réservé dans sa ville natale, et attendrie de la découvrir dans sa relation intime à ses parents. Bien que socialisée au quotidien à son art de manier l’humour, elle continue à se demander quel message Ellen a bien voulu lui faire passer en lui offrant un « cyclope » en peluche pour la naissance de son premier fils.

Killias Olivia

Olivia Killias est maîtresse d’enseignement et de recherche en anthropologie à l’Université de Zurich. Ayant travaillé en Indonésie, en Malaisie et aux Pays-Bas, elle s’intéresse notamment à l’anthropologie (politique) de la migration et à la thématique du care, et explore actuellement des questions de mémoire coloniale à partir d’un terrain dans une maison de retraite médicalisée. Elle a été étudiante puis doctorante d’Ellen Hertz et est encore un peu embarrassée d’avoir, jeune doctorante, pris à la lettre le délire de sa codirectrice de thèse de porter une perruque aux longs cheveux blonds pour son investissement en tant que première femme doyenne de la Faculté des lettres à l’Unine – et de lui en avoir offert une…

Lavanchy Anne

Professeure en travail social à la Haute école de Suisse occidentale, à Genève, Anne Lavanchy s’intéresse à l’exercice du pouvoir bureaucratique ainsi qu’aux privilèges et aux discriminations multiples qui en découlent. À partir de terrains menés en Suisse et dans divers pays d’Amérique latine, elle travaille sur les inégalités structurelles au prisme des imaginaires nationaux et de leur traduction administrative. De son parcours doctoral sous la houlette d’Ellen Hertz, elle retient surtout qu’une bonne thèse est avant tout une thèse achevée, et que recevoir sa directrice (et son compagnon) sur « son » terrain est une intense source de sentiment d’imposture.