Les chemins de fer privés des Franches-Montagnes

Comment les Franches-Montagnes entrent à la fin du 19e dans une audacieuse épopée ferroviaire. Confrontées à des difficultés économiques réelles vers la fin du 19e siècle, les Franches-Montagnes se doivent de réagir. Émerge alors l'idée de relier la région au réseau de chemins de fer suisses pour la sortir de son isolement et insuffler à son économie rurale et horlogère un nouveau dynamisme. Grâce à la mobilisation des communes et de ses habitants en faveur du rail, le chemin de fer Saignelégier-La Chaux-de-Fonds est inauguré en grande pompe le 5 décembre 1892. Viennent ensuite en 1904 le Régional Saignelégier-Glovelier, puis en 1913 le Tramelan-Breuleux-Noirmont qui achève le réseau des chemins de fer privés des Franches-Montagnes. Pourtant à l'enthousiasme général que suscite l'arrivée du train, succèdent rapidement les premières difficultés d'exploitation. Les bouleversements socio-économiques et les progrès technologiques qui précèdent la Première Guerre mondiale, modifient de manière drastique les conditions d'exploitation des compagnies francs-montagnardes. Confrontés à la concurrence de l'automobile, incapables de se coordonner en un réseau, stratégiquement inintéressantes, les "tortillards" des Franches-Montagnes mènent une lutte quotidienne pour leur survie jusqu'à leur inévitable fusion en 1944, qui donne naissance aux Chemins de fer du Jura.