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Auteur(s): Gonin Grégoire

Redécouvrir la porcelaine de Nyon (1781-1813)

Diffusion et réception d'un artisanat de luxe en Suisse et en Europe du XVIIIe siècle à nos jours

"Le Nyon ! Oh ! Je le connais bien ; n'est-ce pas cette porcelaine à petits bleuets ?" se demande un quidam en 1902. Cet ouvrage remet en question ce lieu commun et, en s'appuyant sur une iconographie et des archives inédites, renouvelle un regard longtemps tributaire de la stylistique tout en réhabilitant l'analyse économique de la manufacture.

Célèbre dans toute l'Europe du xviiie siècle, cette production de luxe de l'Ancien Régime helvétique tombe dans l'oubli avant de ressurgir dans l'espace public à partir des années 1860. à travers les expositions, les sociétés des beaux-arts ou le négoce des antiquités, l'"or blanc" nyonnais connaît un engouement sans précédent durant plus d'un siècle. Convoitées, les pièces sortent des maisons patriciennes pour rejoindre les vitrines des collectionneurs de la bourgeoisie triomphante. Manifestation tant d'une esthétique de la discrétion protestante que de la pureté néoclassique, la porcelaine de Nyon permet d'interroger le rapport conflictuel entre art et argent. Transgressant un "tabou", ce livre établit une mercuriale des prix de l'aube du xxe siècle à nos jours et dresse le profil psychosociologique du collectionneur.

Revue de presse:

« L’historien Grégoire Gonin s’est penché sur le sujet qui nous préoccupe avec un regard renouvelé et en formulant un questionnement stimulant. L’auteur fait œuvre de pionnier, notamment quand il tente d’explorer plus avant les conditions de la diffusion et de la réception de la porcelaine de Nyon. Si sa démarche reste plutôt théorique pour ce qui concerne le XVIIIe siècle en raison de l’extrême rareté des sources, Gonin fournit une foule de données extrêmement précieuses sur les circonstances dans lesquelles la porcelaine de Nyon fut redécouverte dans la seconde moitié du XIXe siècle, et sur la place qu’elle occupera dès lors dans le cercle des collectionneurs et sur le marché de l’art. L’auteur ouvre ainsi des perspectives nouvelles et souvent très concrètes pour rétablir l’histoire de certains groupes d’objets, par exemple le fameux service « napolitain » dont la genèse resta longtemps entourée d’un nimbe relativement mythique. Grégoire Gonin appelle de ses vœux – et amorce lui-même – une approche historiographique plus globale du phénomène de la porcelaine nyonnaise qui prendrait en compte non seulement son aspect technique ou artistique, mais aussi ses versants économiques, sociologiques et culturels au sens le plus large. »

                                   Roland Blättler , Ceramica CH. Inventaire national de la céramique dans les collections publiques suisses (1500-1950), vol. III/1 (Vaud, 1re partie)

Bilan, 27 mai 2017 

La Côte, 6 juin 2017 (p. 5) 

Blog des arts, 28 juin 2017

Revue suisse d’histoire no 67/3

Couverture de Passé simple, janvier 2018

Revue historique vaudoise no 125

Titre
Redécouvrir la porcelaine de Nyon (1781-1813). Diffusion et réception d’un artisanat de luxe en Suisse et en Europe du XVIIIe siècle à nos jours
Editeur
Alphil
Auteur
Gonin Grégoire
Collection
Images et patrimoine
Numéro
286
Langue
français
Année de parution
2017
ISBN Papier
978-2-88930-149-2
Format
24.6x28.8x1.7
Nb de pages
128

Références spécifiques

EAN13
9782889301492
286
128 p.
ISBN 978-2-88930-149-2
Gonin Grégoire

Né en 1974, Grégoire Gonin, licencié en science politique de l’Université de Lausanne, est l’auteur d’un mémoire en histoire sur la naissance des courses hippiques en Suisse et les enjeux de l’élevage chevalin, théâtre d’une lutte des classes entre militaires et paysans (La Société pour l’amélioration de la race chevaline dans la Suisse romande en campagne (1872-1914) : un acte manqué de médiation). Après avoir travaillé aux archives du Haras fédéral à Avenches et dans la presse, il enseigne l’histoire au Gymnase de Burier, et contribue à la rubrique Débats du Temps.